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Mavic Bright

Le travail paie…Kymane et Bollywood

Le jour du Dipavali ( ou Diwali comme on dit dans certaines régions d’Inde), la fête des lumières , j’ai embarqué ma chabine-sucrée-soleil ( ma fille ainée), ma poussette double et accessoirement les minettes que je devais « accrocher » dedans, pour aller assister à la grande parade.

Arrivées à destination. J’étais encore en train d’attacher ses sœurs, quand j’ai compris que « Sucrée-soleil » n’était plus là…jte jure ! L’enfant était partie ! Seule devant. Ça grouillait de monde. Toutes les femmes étaient en Sāri, toutes les fillettes en penjabi !!!! Pfft c’était pas vrai ! Comment retrouverais-je mon enfant ???? Mdr, finalement, c’était pas si difficile, elle était la seule petite cafrine dorée en « tenue civile »…

La nuit, était tombée, le spectacle commençait. « Sucrée-soleil » était hypnotisée. C’était dingue ! Mon enfant était en lévitation. Elle en était à danser sur le son des tambours sacrés, alors que j’en étais encore à essayer de comprendre la musicalité de l’ensemble. Il y avait 2, 3 ou 4 temps ? Mes oreilles essayaient de s’adapter afin que mon corps suive. Et elle ! Elle était envoutée par la ferveur ambiante. Une fois la procession terminée (pfft, plus de 2h la blague, je soudoyais ses petites sœurs à coups de blédidèj), alors que je tournais les talons en direction de la voiture, elle me regardât de son air de cocker et me dit :

– «  mais manman, on ne peut pas partir, le spectacle n’est pas fini »

– « Mais bien-sûr chérie-lanmou, regarde autour de toi, les camions sont déjà en train de nettoyer la rue, les agents retirent les barrières … »

– ” Manman, arrête ça ! Tu ne vas pas me la faire ! La procession, elle va bien quelque part ! Après tout ça, tu crois que les gens rentrent tranquillement chez eux dans leurs vêtements à paillettes ? Beeeen non ! C’est sûr, Y’a un podium caché quelque part et les gens dansent…c’est obligé »

– « Euhhh…j’y avais pas pensé, tu as peut-être raison, mais je ne sais pas où c’est »

Mon Dieu… pourvu, pourvu que cette explication lui suffise. Je n’en pouvais plus, je voulais rentrer, j’étais crevée.

– « Ma tite manman chérie, il suffit de suivre les gens, regarde… »

J’étais définitivement fichue !

Elle avait raison. Effectivement, il y avait un spectacle, elle le regarda, la bouche ouverte du début à la fin. Elle esquissait des pas de danse bien à elle, puisque cette musique était tellement loin de celle que nous écoutions en Guadeloupe. Elle avait la fièvre…le Dipavali, lui avait inoculé le virus du Bollywood.

A partir de ce moment, je n’entendis plus parler que de ça. « Manman, je veux faire du Bollywood, je veux apprendre », ça virait à l’obsession. Il fallait que je réagisse, je ne pouvais pas rester insensible à autant de passion, à un désir si fervent.

Pfft, mais quand tu es une expatriée, arrivée depuis deux mois, que tu ne sais pas encore où se trouve le marché forain et que tu demandes encore ta route pour aller à la poste ( oui, oui, il y a encore des gens qui vont à la poste ! comment vous envoyez des colis à vos parents vous ?) va trouver une association qui enseigne le Bollywood ?

Et puis le miracle !!! alors que je donnais mon premier cours à une nouvelle promo, une de mes étudiantes se présenta en prononçant ces mots :

– « J’ai créé une association de danse indienne, précisément du Bollywood, à Saint-André »

AAAAAAAAAlléluïa !!! je serais, la meilleure maman du monde en rentrant, j’avais trouvé. Enfin, je la tenais l’association qui hantait les rêves de ma fille. Et c’est sur cette note de gaieté et de satisfaction générale qu’elle commença la danse indienne. Seigneur, merci, merci de m’avoir exaucée, tout, rentrerait dans l’ordre, on allait enfin pouvoir parler d’autre chose dans cette maison !!!

A 14h, je déposai une petite fille souriante, légère et impatiente…et à 17h je récupérai une petite fille, souriante, lourde et impatiente. Elle était impatiente de s’engouffrer dans la voiture, impatiente que je démarre, impatiente que je m’éloigne.

– « Alors ? ça t’a plu mon bébé »

– « Oui manman »

Je la regardais, et de grosses larmes salées roulaient le long de ses joues rougies par l’effort. Elle ne me regardait pas, mon enfant fuyait mon regard. Elle avait honte…mais de quoi ? Pourquoi ? Mais qu’est ce qui avait pu, à ce point, alourdir ma merveille en 3 heures ?

– « Maman, c’est terrible, c’est tellement dur. Chaque membre, chaque main, chaque pied, chaque œil, presque chaque cheveu fait quelque chose de différent. Maman, heureusement que j’ai un seul cœur sinon il faudrait qu’ils battent séparément »

C’était plus fort que moi, j’ai éclaté de rire. Bon, si elle était encore capable de faire de l’esprit c’était que tout n’était pas mort.

– « Chérie, tu veux arrêter ? » J’étais convaincue d’avoir tort en disant ça, parce que le progrès se trouve à l’extérieur de notre zone de confort, parce que la frustration et la persévérance font partie du deal de la vie. Mais ma petite meringue frisée, pleurait à chaudes larmes, ses yeux étaient rouges comme ceux d’un lapin albinos…alors mon cœur faiblissait.

– « Mais-non manman ! J’arrête rien du tout ! N’importe quoi, alors maintenant c’est comme ça dans cette famille, on s’avoue vaincu ! Pfft, si tu ne m’emmènes pas samedi prochain, je demande à papa de m’emmener !

Aaaaaaah ça c’était ma fille, Yes we can, yes we do !!!! Ce soir-là, à 18h elle dormait. Et le lendemain matin alors que je me préparais pour aller à l’église, j’entendis une mélodie stridente venant de sa chambre. Intriguée, j’en poussai la porte et j’y vis ma « Sucrée-soleil ». Elle était debout devant son miroir, sa tablette connectée à YouTube posée sur son bureau, elle dansait. Elle ne s’arrêta pas pour venir m’embrasser, elle me fit un vague sourire et quelque chose qui devait être un signe de la main au milieu de sa chorégraphie.

 

C’était le début de notre enfer…tous les soirs après l’école elle dansait. Plus moyen de regarder un film…elle était là avec son iPad et dansait. Plus moyen de faire ses sœurs écouter une comptine, elle dansait !!! Du coup, aujourd’hui, les jumelles sont incollables sur les tubes indiens de ces 4 dernières années…tu penses, quand les autres bébés chantaient une souris verte elles chantaient…Plus moyen de dire oui à une seule invitation le samedi, elle a passé 2 ans à n’aller à aucun anniversaire de copine…la danse passait avant tout.

 

Elle rentrait parfois, souvent, meurtrie, parce qu’elle n’y arrivait pas, parce qu’une remarque de sa monitrice l’avait heurtée, un regard d’une des filles de la troupe l’avait blessée. Les autres ne mettaient rien de méchant dans ces regards et autres remarques…c’était elle qui était impitoyable avec elle-même, parce que c’est si dur d’échouer ce que vous avez toujours réussi. Oui, avant d’arriver à la Réunion elle avait fait 3 ans de danse…mais elle avait le sentiment que ça ne servait à rien. C’est si difficile de devoir repartir à 0, sans ses repères…sans ses certitudes. D’autres fois encore, c’était tantôt un torticolis, un orteil cassé ou la plante des pieds écorchée par le sol rugueux…Elle pleurait encore parfois, elle doutait encore, souvent, elle dormait encore à 18h, toujours…Mais jamais elle ne vacillait.

 

Le temps a passé et puis est venu son premier Dipavali, sa troupe et elle dansaient pour la grande inauguration sur la place de la mairie. Toute la communauté « indienne » était là, la télé, des touristes et des curieux. Go ! La musique était lancée….

 

Je retenais ma respiration…et je la vis. Seigneur, doux Jésus ! Ma fille s’élançait sur la scène comme un papillon. Elle sautait, tournoyait, bougeait en rythme !…Mon dieu ? Mais c’était une hallucination ou ses yeux bougeaient aussi en rythme comme ceux des actrices indiennes ???

Les rôles étaient inversés. Cette fois, c’était moi qui étais en larmes. J’étais incapable de m’en empêcher. D’oisillon apeuré, ma fille s’était muée, à l’abri de mon regard, à force d’efforts, et avec l’aide de son adorable monitrice en un splendide oiseau de proie déployant ses ailes avec majesté. L’oiseau, dansait à des milliers de kilomètres au-dessus du sol et j’étais en dessous à me dire : Yes you can ! Oh yes you do !

 

L’effort paie, le progrès est à l’extérieur de notre zone de confort, il n’y a pas de grande réussite qui se cache dans notre train-train (tu penses, on l’aurait déjà trouvé sinon !), se mettre en danger et faire valser ses certitudes en vaut la peine…toujours !

Photo de Mavic Bright

Mavic Bright

Je suis l’ex ruinée devenue successful. Je suis toutes les facettes de vous ( mêmes celles que vous ne soupçonnez pas !) Mère de famille nombreuse heureuse, amoureuse éperdue, amie fan de ses amies, fille aimante de ses enfants et pom-pom girl de son frère et sa sœur. Je suis le Mindset coach certifiée et praticien en neurosciences appliquées qui est obsédée par la performance, le succès, le bonheur des femmes qu’elle accompagne.

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