TOUT D’ABORD, ON PREND CONSCIENCE DES CONTRAINTES
Il parait qu’être adulte, c’est s’accommoder des contraintes… bon eh bien, je crois qu’on y est pas tout à fait. Mais je m’en approche…mon secret pour “gérer” les contraintes du quotidien.
J’adore, les plantes. J’ai grandi, dans un jardin tropical, entretenu par une maman à la main verte à tendance obsessionnelle ( pardon manmoon mais il fallait bien que quelqu’un verbalise ta pathologie verte). Son jardin, il faut bien l’avouer, s’étend, depuis toujours, dangereusement de l’extérieur vers l’intérieur de la maison. Je suis la fille d’un croisement de tarzan et Kirikou ! Une petite campagnarde aux pieds nus …manucurés ( euh, je crois que pour les pieds on dit pédicurés).
Je passais des heures assisse sur l’énooooorme branche du manguier géant qui séparait la maison de mon meilleur ami et la mienne. On restait tous les deux, nichés au creux du grand arbre, jusqu’à tard dans la nuit…en fait on y restait, jusqu’à ce qu’un de nos 4 parents viennent nous rappeler qu’on avait classe le lendemain. Il nous est arrivé de nous y endormir à force de parler (ah, mon Dieu, comme il est doux de refaire le monde à 17 ans !)
Bref ! A cette époque, tout le monde s’extasiait déjà sur la collection d’orchidées rares de ma Reine-mère, et moi, je ne voyais que les plantes à feuilles. Je n’aimais pas plus ce que ça les fleurs. Dans un bouquet, elles me convenaient mais en pot…non !
BON, PARFOIS, LA PRISE DE CONSCIENCE TARDE A VENIR !
Il a fallu que je devienne adulte, que j’ai mon propre chez-moi, et mes propres plantes pour comprendre. Je déteste férocement les contraintes. Et c’est comme si les plantes à fleurs me renvoyaient une image détestable de moi. Celle de la personne qui comme elle est incapable de s’astreindre à donner de l’engrais et tout-ça-tout-ça ne mérite pas qu’elles fleurissent.
ET QUAND ON LES A TROUVÉES…ON LES CONTOURNE, NOS CONTRAINTES …
Alors, chez moi, pas de prise de tête ! J’ai des plantes, beaucoup de plantes, trop de plantes. Mon Chêne-majestueux m’accuse d’ailleurs de faire vivre ma famille dans une serre et de favoriser la prolifération, des margouillats, lézards et autres petits « habitants endémiques ». Selon lui, ils trouveraient un nid douillet dans ma forêt pas si vierge ! Maiiiiiis ! Je n’ai que des plantes à feuilles. Je peux m’astreindre à les arroser, à les chouchouter en les lustrant, à les soigner quand elles sont attaquées par des pucerons ou des cochenilles, même à les doper lors du changement de saison…mais je ne suis pas suffisamment patiente pour attendre qu’elles fleurissent.
J’ai aussi des chiens, des poissons, des tortues…parce que pour moi la famille c’est « papa, maman, les enfants et les animaux », je vous ai dit que j’étais la fille d’un croisement de tarzan et Kirikou ! Une petite campagnarde aux pieds nus ! Mais, je suis celle qui leur apprend à faire des tours, qui montre aux enfants qu’on peut se rouler dans la pelouse avec un chien ( bon, torse nu, parce qu’on ne va pas tout de même pas bousiller mes uniformes blancs pour faire pour faire des clowneries !). C’est moi qui cours comme une toupie déraillée dans le quartier pour aller les récupérer lorsqu’ils ont pris en chasse un pauvre chien errant déplumé ou pire, un chat arrogant. Maiiiiis, ils ont plutôt intérêt à ce que mon Chêne-majestueux ne parte pas en voyage…parce que je ne sais même pas où se trouve leurs croquettes ! Eh non…
Et je pourrais encore vous donner des milliards d’exemples, comme le fait que je sois la maman qui refuse systématiquement les invitations du dimanche parce qu’elle doit tresser ses 3 filles et leurs tignasses insoumises…mais qu’il m’arrive bien plus souvent que je ne veux bien l’avouer de donner un blédidèj aux jumelles le soir parce que c’est plus simple quand elles sont déjà fatiguées.
FINALEMENT ON NE GARDE QUE LES “CONTRAINTES VOLONTAIRES”
Au fur et à mesure que j’écrivais ce post, ce qui devait être un texte au sujet du fait que je déteste les contraintes, la discipline et me soumettre aux règles, a fait évoluer ma pensée. Je m’aperçois que finalement, il y en a plus que je l’imagine, des contraintes, dans ma vie. Mais il n’y a que celles que j’ai choisies, par action ou par omission, celle que j’ai choisies. Parce que j’imagine qu’une vie sans contrainte n’existe pas. J’imagine aussi que c’est ça être adulte, accepter qu’il faille des contraintes et faire la part des choses entre ce qui est vraiment important (pour nous, parce que ce qui est important dans l’absolu, on s’en moque carrément). Est-ce que c’est si grave que ça de ne jamais arriver à se rappeler qu’on doit prendre un petit comprimé à la même heure tous les jours, s’il existe d’autres façons de parvenir au même résultat…et puis si on n’y arrive vraiment pas, est-ce que ce n’est pas que dans le fond on veut exactement le contraire de ce que nous promet ce petit comprimé ??? Seigneur doux Jésus, à l’aube de mes 39 ans, serais-je devenue adulte.
Et vous ? Comment vous gérez les contraintes ? Vous êtes plutôt discipliné ou… ?
